La gestion des travaux et des réserves se dématérialise sur le terrain avec des tablettes PC ou iPad. Elles simplifient le travail de la maîtrise d’œuvre et des entreprises, afin de rationaliser facilement leurs interventions.
Tablettes PC ou iPad, on en voit partout, sur de très gros projets comme sur de petites constructions.
Architectes, maîtres d’œuvre, bureaux d’études ou entreprises de la construction s’en servent pour une application simple et efficace: le suivi des travaux et la gestion des réserves. Le principe est simple: enrichir l’information de terrain au fur et à mesure, gagner du temps, accélérer et simplifier le travail des intervenants.
Avec une tablette, il suffit de positionner un point sur le plan, d’écrire un commentaire ou une réserve, d’enregistrer une remarque, joindre la photo, indiquer des dates et des délais.
C’est plus pratique qu’avec un stylo ou un portable classique. En cas de plusieurs relèves simultanées, les données sont synchronisées sur un serveur via des connexions radio de type Wi-Fi, téléphonique par 3G ou filaires en RJ45.
De retour au bureau, les états sont édités par lot et par corps d’État, puis transmis instantanément aux intervenants pour planifier les travaux.
La rapidité est au rendez- vous: l’utilisation d’abaques de saisie, de champs pré-remplis, de bibliothèques de réserves, facilite la saisie de 500 à 1 000 notes/jour. Le gain de temps est de l’ordre de 50 à 60%.
Informatiquement, l’application semble simple. Depuis 2006, plusieurs grandes entreprises de la construction, Eiffage, Vinci ou Bouygues, entre autres, ont créé des outils. Mais ils ne répondaient pas aux besoins du terrain qui réclame des applications ergonomiques, intuitives, sécurisées et surtout très rapides.
En 2009, la sortie de l’iPad d’Apple et d’une nouvelle génération de tablettes PC de type Samsung, favorise de nouvelles applications très ergonomiques, développées par quelques éditeurs spécialisés, cette fois.
Diverses richesses fonctionnelles
Leurs différences tiennent au support et aux fonctionnalités. Les unes tournent sous Windows, Android ou iPad (OPR6, BlueKanGo), les autres sont uniquement sur iPad (Archipad, Finalcad ).
Toutes exploitent des connexions de type cloud ou Saas pour gérer et sécuriser les données en ligne. La formation est rapide et se fait sur le terrain lors d’un chantier. Certaines tablettes sont protégées, durcies et équipées d’une lanière de soutien. C’est utile lorsqu’on porte l’objet pendant plusieurs heures. À noter que des déclinaisons sur smartphone sont en préparation.
Au niveau des fonctionnalités, l’application la plus légère se limite à la gestion des réserves (Finalcad). Les autres (OPR6, BlueKanGo, Archipad) traitent le suivi complet du chantier, avec un système de signature du maître d’ouvrage pour valider les réceptions.
De fait, les prix s’en ressentent: entre une quarantaine d’euros (Finalcad) à près de 500 euros (Archipad) l’application, selon la richesse fonctionnelle. OPR6 peut aussi se facturer à l’usage, de 0,7 à 1,3 e/m2 pour douze mois.
Une chose est sûre: un besoin est né, il sera durable. Les ventes se multiplient depuis le dernier Batimat. Et tous les pro- fessionnels qui y sont passés ne veulent plus revenir en arrière... au papier et au crayon.
Avis d’expert:
Frédéric Palamenga, conducteur de travaux chez Demathieu & Bard
«Une seule opération suffit pour saisir toutes les réserves»
« Auparavant, je travaillais avec un stylo et du papier. Désormais, j’utilise une tablette, afin de finaliser la construction du centre commercial Styles Outlets de Roppenheim, en Alsace. Et c’est bien mieux. Ce très grand chantier de 34 millions d’euros touche à sa fin : 27 200 m2 de bâti, une centaine de boutiques, 1 700 places de parking. Il est conduit par le groupement d’entreprises générales Demathieu & Bard, Urban et Dumez Anstett, avec une vingtaine de corps d’État. Sept iPad 2 dotés de Finalcad assurent la gestion des réserves. Une fois synchronisées, les notes sont classées par lots, corps d’État et entreprises, puis transmises à tous les partenaires. Cela fait gagner du temps à tout le monde pour orchestrer et rationaliser les interventions. Avant, les notes manuscrites ou sur tableur étaient retranscrites par une secrétaire, au bureau. Cela prenait du temps. Il fallait vérifier les données. Sur l’iPad, tout se fait en une seule opération. Nous prenons des photos qui sont positionnées sur le plan. Cela permet de pointer rapidement un problème. Nous utilisons beaucoup cette fonction.»