« En moyenne, il y a 5 000 petites choses auxquelles il faut penser sur un chantier : notes, points de détails à relever, état des lieux, contrôle qualité… » selon David Vauthrin, le directeur général de Finalcad qui affirme que son principal concurrent reste encore le fameux bloc note papier Clairefontaine. « Avec Finalcad, on passe du papier au numérique » ajoute-t-il.
Fondée en 2007, Knowledge Corp édite Finalcad, un logiciel de suivi des chantiers fonctionnant en cloud et commercialisé en Saas (comme un service, ndlr). Il offre un suivi en temps réel sur ordinateur, tablette et mobile et génère des rapports au format PDF. Problème : quid de la connexion à Internet sur les chantiers ? « Tout fonctionne hors ligne, et se synchronise automatiquement dès que l’appareil se connecte à une borne » explique M. Vauthrin.
La solution a été conçue pour être interactive et surtout intuitive, pour que les professionnels se l’approprient rapidement, surtout la jeune génération d’ingénieurs qui deviennent chefs de chantier. Résultat, la société a déjà signé avec de grands comptes de la construction et du bâtiment comme Artelia, BNP Paribas Immobilier, Bouygues Immobilier ou de grands donneurs d’ordre comme Vinci. « Bouygues Construction nous a envoyé le contrat signé cette semaine. A nous de le retourner » se réjouit le cofondateur qui revendique 2 500 projets dans le bâtiment utilisant sa solution, d’une taille moyenne de 5 000 mètres carrés chacun.
« Nous estimons ce marché à 100 millions d’euros pour la France et de 500 à 600 millions d’euros en Europe ». Au-delà des carnets papier évoqués, Finalcad doit composer avec des concurrents comme les traditionnelles applications iPad pour maîtres d’œuvre destinées aux petites constructions, ou Resolving, un concurrent français basé à Caluire. Dans ce contexte, « nous avons réalisé une bonne performance en deux ans et demi et sommes passés de 4 salariés à 35 aujourd’hui » explique David Vauthrin qui affirme » vouloir développer la gamme de services pour aller plus loin ».
Pour cela, il vient de lever 2,1 millions d’euros auprès de Serena Capital. Après avoir débuté ses recherches de fonds en novembre, c’est en décembre qu’il rencontre les investisseurs, et début juin qu’il signe avec eux. Un momentum pour l’entreprise qui compte ainsi recruter une quinzaine d’employés supplémentaires d’ici la fin de l’année, muscler ses effectifs à « une centaine de collaborateurs d’ici à 2016 », et accroître son chiffre d’affaires « de 1,5 million d’euros en 2013 à 10 millions d’ici à deux ans ». Entre temps, un bureau londonien devrait voir le jour cet été.
Les nouvelles recrues seront principalement des informaticiens (développeurs mobiles au format natifs), des commerciaux de haut niveau, des dessinateurs-projeteurs sur AutoCAD, et, surtout, des ingénieurs R&D issus du BTP. « C’est important pour nous, car avant d’être une entreprise software, nous voulons être des professionnels du bâtiment. Après de la philosophie et du théâtre, j’ai fait une école de commerce. Mais mes deux collaborateurs, Joffroy et Jimmy Louchart, viennent du bâtiment. Ils savent donc parler aux professionnels du secteur ». Le modèle économique a donc été adapté en conséquence : si l’application iPad est vendue 10 euros, son prix varie selon les besoins et la scalabilité. « Nous vendons du logiciel au mètre carré » plaisante-t-il.
Olivier Harmant