Le BTP rattrape progressivement son retard en matière de digitalisation et la crise de la Covid-19 ne fait que renforcer cette prise de conscience.
DSI et CDO : les entreprises du BTP ont besoin de vous !
Dans une industrie qui a besoin d’augmenter ses marges et de capter de nouveaux marchés, les outils numériques apparaissent comme des leviers à activer. Or, force est de constater que cette démarche reste peu structurée et manque encore de vision. Les Chief Digital Officers (CDO) et les Directeurs des Systèmes d’Information (DSI) qui font aujourd’hui leur apparition dans ce secteur doivent prendre en main ce sujet. Il s’agit pour eux d’engager leur organisation dans une transformation digitale structurée. Celle-ci doit s’inscrire durablement dans les processus internes, afin de mettre l’entreprise en capacité de répondre aux nouveaux enjeux de la construction.
Une équation coût/qualité/délai toujours plus difficile à résoudre
La construction est un domaine plutôt résilient, qui traverse généralement assez bien les crises. Les projets démarrés avant la pandémie devront être menés à terme et les domaines d’interventions des industries du BTP sont suffisamment variés pour compenser certains reports. Toutefois, dans le contexte actuel où l’activité est ralentie depuis plusieurs mois et où le personnel manque parfois sur les chantiers, chaque retard pris, mais aussi chaque minute gagnée, impacte à la hausse ou à la baisse la marge de l’entreprise.
Le triptyque coût/qualité/délai qui prévaut sur l’ensemble des projets de construction devient encore plus difficile à réaliser. Ainsi, on estime qu’un chantier délivre un taux de rentabilité de seulement 2 %. Et, il suffit d’un retard à la livraison ou d’un problème de qualité, même mineur, pour que cette marge se réduise, voire devienne négative.
Projeter le chantier dans le XXIe siècle
Depuis près d’un siècle, les processus en vigueur sur les chantiers ont très peu évolué. Les rapports papier restent très majoritairement utilisés. S’il est impensable de digitaliser l’ensemble de la chaîne de production, les métiers du bâtiment doivent néanmoins pouvoir profiter de l’apport des nouvelles technologies pour gagner en temps comme en qualité d’exécution.
La crise sanitaire que nous traversons a notamment mis en lumière la dimension "black box" des chantiers, qui avancent en circuit fermé. La transmission d’informations en temps réel et de manière consolidée à toutes les parties prenantes (ouvriers, cadres au siège, sous-traitants, etc.) manque d’efficience. Et, alors que le confinement est de nouveau d’actualité, se rendre physiquement sur un chantier pour suivre son avancée va encore accentuer cette problématique. Les entreprises doivent donc sans attendre se saisir des outils collaboratifs réactifs et agiles désormais à la leur disposition pour fluidifier ces échanges, même et surtout à distance.
S’équiper aujourd’hui pour répondre aux enjeux de demain
Au-delà de répondre à une problématique à un instant T, les solutions numériques vont permettre aux entreprises du bâtiment d’embrasser les enjeux de demain tels que la construction durable et le développement des villes intelligentes.
De plus en plus de donneurs d’ordre mettent d’ailleurs la pression sur les acteurs de la construction pour les pousser à se moderniser. Certains appels d’offres publics exigent déjà le recours à de tels outils. On voit également se multiplier les chantiers façon jeu de construction : des éléments d’un ouvrage sont conçus à distance des sites finaux, avant d’être assemblés. Cette organisation conçue pour augmenter la productivité d’un projet de construction, permet aussi de limiter la production de déchets et de réduire les émissions de CO2 en zone urbaine.
Diffuser et remonter les bonnes informations, assurer le suivi d’un chantier même à distance et en temps réel deviennent donc des pratiques déterminantes. Enfin, les plateformes collaboratives intelligentes vont permettre de récupérer de la donnée au fur et à mesure des projets. Celle-ci va permettre à l’entreprise de capitaliser sur l’expertise acquise lors de ses précédents chantiers, au lieu de repartir d’une feuille blanche à chaque nouvelle construction. Là encore, il s’agit d’un gain de temps et de performance à ne pas négliger.
Définir une vraie stratégie de transformation digitale
De plus en plus de CDO et de DSI collaborent, voire intègrent les entreprises du bâtiment. Mais leur rôle se limite encore trop souvent à déployer des technologies au cas par cas, sans réelle vision à moyen ou long terme des bénéfices attendus. Ainsi, ils doivent adopter une approche plus stratégique, structurée autour d’indicateurs de performance.
Il leur faut absolument s’emparer du sujet et impulser la culture digitale au sein de leur organisation, favoriser l’appropriation de ces nouveaux outils et promouvoir leurs usages. Pour cela, ils doivent bâtir une stratégie digitale globale, cohérente, qui tienne compte des enjeux business, contraintes et forces de leur entreprise.
En apportant des réponses concrètes et innovantes, facteurs de productivité et de rentabilité, les CDO et DSI participeront activement à la transformation de leur secteur et le propulseront vers son avenir.